Mercredi 6 juillet, 17h30-19h, au Bistro Sanguinet, pavillon J.A. De Sève, université du Québec à Montréal.
Sommes-nous collectivement engagés dans une « vraie transition » sur le plan écologique ? Peut-on parvenir à en finir avec un monde conçu par et pour l’entreprise ? Corinne Gendron, Florence Rudolf et Yves-Marie Abraham tenteront de faire le point sur l’actualité des recherches en sociologie en matière d’écologie et d’évaluer où nous en sommes dans le processus de transition énergétique et écologique.
Journaliste depuis plus de 30 ans, Josée Boileau a travaillé dans plusieurs des plus importants médias québécois : La Presse, l'agence Presse canadienne, Télé-Québec, L'actualité et Le Devoir, où elle passé la plus grande partie de sa carrière, y étant successivement reporter, éditorialiste, directrice de l'information et rédactrice en chef. Invitée à différentes tribunes pour commenter l'actualité, elle a notamment été chroniqueuse à Bazzo.TV animée par Marie-France Bazzo, et collabore à l'émission radiophonique « Samedi et rien d'autre », animée par Joël Le Bigot. Diplômée d'honneur de l'université de Montréal et du département de communications de l'université du Québec à Montréal, elle a été nommée Femme de mérite, catégorie communications, par la Fondation du Y des femmes de Montréal, et a reçu le prix Judith-Jasmin, catégorie Opinion, décerné par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Florence RUDOLF est professeure des universités à l’Insa de Strasbourg et y dirige la recherche en architecture et en urbanisme. Elle a effectué sa thèse de doctorat à Strasbourg et Bielefeld dans le cadre d’un contrat franco-allemand du CNRS sur l’environnement une construction sociale. Elle a suivi les séminaires de Niklas Luhmann et orienté ses recherches sur la réception sociale des innovations socioculturelles, scientifiques et techniques en Europe dans le cadre d’une délégation du CNRS. Elle s’est spécialisée, ensuite, dans les conceptions de la ville durable en Europe et des stratégies de mitigation et d’adaptation aux changements climatiques. Elle coordonne un projet de recherche européen - Clim’Ability - dans le cadre du programme Interreg V sur l’accompagnement des entreprises aux changements climatiques dans le Rhin supérieur.
Florence Rudolf tentera de faire un point sur l’actualité des recherches en sociologie en matière de transition énergétique et écologique en France. À l’instar du développement durable, la transition énergétique « définit » davantage un espace politique qu’un espace de recherche en sciences sociales. L’objet de son intervention portera moins sur l’ambivalence de ce programme que sur les questions qu’il lance comme un défi aux sciences sociales.
Yves-Marie ABRAHAM est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’économie et mène des recherches sur le thème de la décroissance. Il a notamment co-dirigé la publication de Décroissance versus développement durable : débats pour la suite du monde (2011) et Creuser jusqu’où ? Extractivisme et limites à la croissance (2015), chez Écosociété.
Sommes-nous collectivement engagés dans une « vraie transition » sur le plan écologique ? Il est possible que nous soyons au début d’un tel processus. L’avenir nous le dira. Une chose est certaine : il n’y aura de « vraie transition » que dans la mesure où nous parviendrons à en finir avec ce qu’Andreu Solé appelle l’« Entreprise-monde », c’est-à-dire un monde conçu par et pour l’entreprise. Pour l’heure, nous en sommes loin.
Corinne GENDRON est professeure au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’École des sciences de la gestion (ESG) à l’UQAM, et depuis 2004, titulaire de la chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l’UQAM. Elle a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur la thématique du développement durable, de la responsabilité sociale et des nouvelles régulations. Elle a obtenu en 2001, le prix de la meilleure thèse de doctorat en sociologie de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) et a été élevée, en 2015, au rang de Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur par le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Elle a a aussi reçu le Prix carrière en recherche de l'ESG UQAM en 2016.
Les sociétés ont toujours été en transition sur des durées plus ou moins longues ; mais la transition écologique convoque de nouveaux processus de transformation qui questionnent d’une part la survie de l’humanité et sont d’autre part ancrés dans ce que Giddens décrit comme une double herméneutique. Derrière la transition écologique se profile l’ambition, peut-être démesurée, d’un changement social à grande échelle piloté par une société globale consciente de ses défis.