Programme général

Jongler avec des injonctions paradoxales : la « glocalisation » de la formation des jeunes chercheur-e-s en sciences sociales ?

Mercredi 6 juillet, 17h30-19h, université du Québec à Montréal

Cette session, organisée par le GT18 « Devenir et être sociologue » et le RésoDoc (Réseau des doctorants ayant participé écoles doctorales du Rédoc) sera structuré en deux temps. Tout d’abord, une table ronde thématique qui rassemblera différents acteurs et spécialistes de la formation, dont Jean-Pierre Olivier De Sardan et Émilie Tremblay autour de deux thématiques (La formation doctorale, de la formation locale à l’ouverture internationale et l’internationalisation de la recherche et la professionnalisation). Ensuite, Jean-Pierre Olivier de Sardan donnera une conférence.

Voir l'argumentaire de la session Jeunes chercheur·e·s

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Séverine MAYOL est docteure en sociologie, chargée d’enseignement à l’université Paris Descartes et à l’université Paris 1. Elle est chercheure associée au LASCO, Institut Mines Telecom et au GRHAPES (EA 7287), INS HEA. Ses recherches actuelles portent sur l’élaboration sociale des normes et des identités de genre à travers l’application des politiques sociales de soutien aux parentalités vulnérables. Responsable, depuis sa création en 2013, du GT18 « Devenir et être sociologue », elle s’intéresse également aux enjeux qui entourent l’enseignement des sciences sociales et la formation des sociologues.

Romuald JAMET est doctorant et enseignant en sociologie à l’université Paris-Descartes depuis 2009. Ses recherches portent sur les théories critiques de la culture, la musique et les contre-cultures, plus précisément sur les subjectivités des musiciens amateurs des scènes contre-culturelles parisiennes et berlinoises. Il participe activement aux développements de la formation doctorale tant au niveau local qu'à l’international en tant que membre du conseil scientifique du RéDoc et co-fondateur GT18 « Devenir et être sociologue ».

Amélie GROLEAU a récemment obtenu son doctorat en sociologie de l’université du Québec à Montréal et de l’École des hautes études en sciences sociales (France). Sa thèse portait sur les parcours scolaires dans l’enseignement supérieur québécois. Ses intérêts de recherche se situent à la croisée de différents champs sociologiques, notamment l’éducation, les parcours de vie, la famille et la jeunesse. Parallèlement à ses études de doctorat, elle a occupé le poste de coordonnatrice scientifique du Réseau international des écoles doctorales (RéDoc) de l’AISLF de 2012 à 2015. Elle est également co-fondatrice de la revue Initio sur l’éducation et la vie au travail, dont elle a été membre du comité éditorial de 2011 à 2013.

Émilie TREMBLAY est doctorante en sociologie à l’université du Québec à Montréal et au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST). Ses recherches actuelles portent sur le développement et l’évolution de la sociologie au Canada et en Afrique de l’Ouest en relation avec les enjeux et les défis liés à l’internationalisation et à la nationalisation des formations et de l’enseignement, et plus globalement, des universités. Elle s’intéresse également aux inégalités au sein du système de production et de diffusion des connaissances et aux stratégies développées par des institutions et des groupes pour repenser la recherche et l’enseignement en sciences sociales, notamment celles qui s’inscrivent dans l’optique de la science ouverte et qui visent la justice cognitive.

La socio-anthropologie des actions publiques : face aux « modèles voyageurs » standardisés, la revanche des contextes…

Jean-Pierre OLIVIER DE SARDAN vit et travaille au Niger, où il est chercheur au Lasdel (Laboratoire d’études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local) dont il est l'un des fondateurs. Il est également directeur de recherche émérite au CNRS, directeur d’études à l’EHESS (France) et responsable scientifique du mastère de socio-anthropologie de la santé à l’université Abdou Moumouni à Niamey. Il a publié deux ouvrages de référence : Anthropologie et développement, essai en socio-anthropologie du changement social (Karthala, 1995) et La Rigueur du qualitatif. Les contraintes empiriques de l’interprétation socio-anthropologique (Academia-Bruylant, 2008). Il vient de diriger en français deux ouvrages collectifs : Une Politique publique de santé et ses contradictions. La gratuité des soins au Burkina Faso, au Mali et au Niger (avec V. Ridde, Karthala, 2014) et Élections au village. Une ethnographie de la culture électorale au Niger (Karthala, 2015).

La socio-anthropologie des actions publiques dans les pays du Sud, héritière à divers égards de la socio-anthropologie du développement, représente une combinaison de thèmes propres à la science politique et de méthodes issues de l’anthropologie. De nombreux jeunes chercheur·e·s se situent dans cette perspective, qui entend mettre en œuvre, sur des objets de recherche qui constituent d’importants enjeux sociaux, une approche empirique rigoureuse à base qualitative. Alors que les modèles standardisés promus et exportés par les institutions internationales, les pouvoirs publics, ou les ONG (tous fondés sur des « mécanismes » salvateurs mis en forme par des experts) se succèdent dans de nombreux domaines (depuis les techniques du new public management jusqu’aux programmes de lutte contre la pauvreté, en passant par les procédures sanitaires, les normes environnementales, ou les réformes scolaires), ces travaux de terrain analysent les multiples malentendus, détournements et contournements qui interviennent dans la mise en œuvre de ces modèles dès lors qu’ils sont confrontés aux contextes locaux, aux logiques des acteurs concernés, et aux normes pratiques ou sociales en vigueur.