Mardi 5 juillet, 17h30-19h, au Bistro Sanguinet, pavillon J.A. De Sève, université du Québec à Montréal.
Quels sont les fondements sociaux des politiques d’austérité ? Quelles contestations sont portées par les nombreux mouvements sociaux récents, de celui des Indignés à Madrid au mouvement « Nuit debout » à Paris, en passant par le printemps Érable à Montréal ? Frédéric Lebaron, Cécile van de Velde et Éric Pineault situent les politiques d'austérité sur le plan sociopolitique et socioéconomique et reviennent sur les discours qui accompagnent les politiques d’austérité ainsi que sur les mots de la colère des contestataires.
Journaliste depuis plus de 30 ans, Josée Boileau a travaillé dans plusieurs des plus importants médias québécois : La Presse, l'agence Presse canadienne, Télé-Québec, L'actualité et Le Devoir, où elle passé la plus grande partie de sa carrière, y étant successivement reporter, éditorialiste, directrice de l'information et rédactrice en chef. Invitée à différentes tribunes pour commenter l'actualité, elle a notamment été chroniqueuse à Bazzo.TV animée par Marie-France Bazzo, et collabore à l'émission radiophonique « Samedi et rien d'autre », animée par Joël Le Bigot. Diplômée d'honneur de l'université de Montréal et du département de communications de l'université du Québec à Montréal, elle a été nommée Femme de mérite, catégorie communications, par la Fondation du Y des femmes de Montréal, et a reçu le prix Judith-Jasmin, catégorie Opinion, décerné par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Frédéric Lebaron est professeur à l'université de Versailles-Saint-Quentin et à Sciences Po-Saint-Germain-en-Laye. Il est président de l'Association française de sociologie et auteur de plusieurs ouvrages comme La croyance économique (2000), Le savant, le politique et la mondialisation (2003), La crise de la croyance économique (2010).
Dans les moments de crise, les croyances qui relevaient de l’allant-de-soi économique peuvent faire l’objet de critiques et être dénoncées comme étant infondées ou même erronées. En étudiant les discours qui accompagnent, entre 2010 et 2015, les « politiques d’austérité » menées en particulier en Europe, on analyse les fondements sociaux et la dynamique d’une controverse de politique économique qui divise très largement, bien au-delà du champ politique et du champ syndical, et par-delà les frontières nationales.
Cécile Van de VELDE est professeure de sociologie à l’université de Montréal et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les inégalités sociales et les parcours de vie. Ses recherches portent sur la jeunesse, les âges de la vie et les liens entre générations, dans une perspective comparative. Elle est notamment l’auteure de Devenir adulte. Sociologie comparée de la jeunesse en Europe (Presses Universitaires de France, 2008), et de Sociologie des âges de la vie (Armand Colin, 2015).
Indignés, Printemps, Occupy, Nuit debout… De quoi ces « colères » sont-elles le nom ? Notre décennie est marquée par de nombreux mouvements sociaux portés prioritairement – mais pas uniquement – par les jeunes générations. Cette communication met en lumière les fondements sociaux et les grammaires communes de ces contestations, à partir d’une ethnographie comparée de cinq d’entre elles : le printemps érable à Montréal, le mouvement des Indignés à Madrid, le mouvement étudiant de Santiago du Chili, le mouvement des parapluies à Hong-Kong, et plus récemment Nuit debout à Paris.
Éric PINEAULT est professeur au département de sociologie et à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQAM et économiste. Ses recherches portent sur la financiarisation du capitalisme avancé et l'économie écologique des hydrocarbures, ainsi que l'austérité et le néolibéralisme. À ce titre, il collabore avec les organisations du milieu syndical au Québec ainsi qu'avec le mouvement environnemental. Finalement, il intervient publiquement dans les débats d'économie politique au Québec et au Canada. Il vient de publier Le piège Énergie Est avec David Murray aux éditions Écosociété.
Il faut situer les politiques d'austérité dans un temps plus long sur le plan sociopolitique et socioéconomique. Elles s'inscrivent d'une part dans le prolongement du néolibéralisme après la crise de 2008 comme radicalisation de ses principes. Sur le plan économique, l'austérité s'arrime et amplifie les tendances stagnationnistes d'un capitalisme avancé financiarisé. On accuse la combinaison de ces processus d'être à l'origine d'une poussée des inégalités dans les sociétés contemporaines, dont la décomposition des classes moyennes serait le signe le plus manifeste et inquiétant. Et si il fallait penser les choses à l'envers, néolibéralisme et capitalisme stagnant serait la manifestation d'une lutte de classe mené par le haut contre la société salariale ? Le renouvellement de la sociologie des classes sociales peut-elle nous aider à expliquer ces dynamiques ?