Sessions plénières Programme général
Mercredi 6 juillet, 11h-12h30, université du Québec à Montréal
Ratiba HADJ-MOUSSA est professeure de sociologie à l’université York (Toronto). Ses recherches portent sur les nouveaux medias et la sphère publique dans les contextes non occidentaux, la culture visuelle, les marges et le politique, et la laïcité en France et au Québec. Ses plus récentes publications incluent Suffering, Arts and Aesthetics (co-direction, Palgrave, 2014) et La Télévision par satellite au Maghreb et ses publics. Espaces de de résistance, espaces critiques (Presses universitaires de Grenoble, 2015).
Leopoldo MUNERA est professeur à l’université nationale de Colombie de Bogota et dirige le centre de recherche Théories politiques contemporaines. Docteur de l’université Catholique de Louvain, il a été professeur et chercheur invité aux universités de Tours, Louvain et La Rabida. Il est entre autres auteur des livres suivants : Relations de Pouvoir et Mouvement Populaire en Colombie (1968-1988) (L’Harmattan y Academia-Bruylant, 1997, avec E. Cruz Rodríguez), La Regeneración revisitada. Pluriverso y hegemonía en la construcción del Estado-nación en Colombia, (La Carreta, 2011, avec M. De Nantheuil), La vulnérabilité du monde (Presses Universitaires de Louvain, 2014).
L'unité des sciences sociales suppose l'universalité de la raison, de l'imagination et de la perception, au-delà des cultures et des expériences que celles-ci comprennent. Le monisme théorique et méthodologique a toujours impliqué l'universalisation des formes particulières de connaissances à travers des processus de colonisation politique, culturelle et épistémologique. Dans cette mesure, la conférence se déroulera à partir d'une des perspectives latino-américaines possibles, autour de sujets spécifiques tels que la communauté, les mouvements sociaux ou le développement, sur les différences culturelles dans la production de connaissances sociologiques, au milieu des rapports de force matériels et symboliques, et sur la nécessité de reconnaître l'altérité épistémologique pour entamer un dialogue interculturel dans un champ épistémologique commun, caractérisé par la diversité des savoirs, des connaissances, des théories et des méthodologies.
Renato ORTIZ est professeur à l'université de Campinas (Unicamp), au Brésil. Docteur de l’École pratique des hautes études en sciences sociales (1975), il a été professeur et chercheur invité dans différentes universités : Columbia University, Stanford University (chaire Joaquim Nabuco), Institut des hautes études en Amérique latine (Chaire Simon Bolivar), École des hautes études en sciences sociales, FLACSO (Buenos Aires), Universidad Autonoma de Mexico. Il est entre autres auteur des livres suivants : Mundialização e Cultura (1994), O Próximo e o Distante: Japão e modernidade-mundo (2000), Mundialização Saberes e Crenças (2006), A Diversidade dos Sotaques (2008) et Universalismo e Diversidade (2015).
Les différences dans la pratique des sciences sociales ne se résument pas aux questions théoriques et méthodologiques. On peut les comprendre aussi à travers le processus d’institutionnalisation de la discipline à l’échelle internationale. La conférence vise travailler ces différences considérant en particulier la critique de l’eurocentrisme et du développement des sciences sociales en Amérique latine. Évidemment, cette différentiation pose le problème de l’éventuelle fragmentation de la pensée sociologique. Cependant, nous croyons que la langue est une bonne métaphore pour comprendre cette condition. On peut dire que le savoir sociologique constitue une langue qui s’actualise dans une diversité d’accents. En ce sens, la question est de savoir comment cette langue commune est « parlée » dans différentes situations historiques.