Sessions transversales Programme général

Savoirs savants et savoirs d’action dans le champ des politiques publiques

Mardi 5 juillet, 17h30-19h, université du Québec à Montréal

Cette session, co-organisée par le CR21 « Transactions sociales », le CR32 « Savoirs, métiers, identité professionnelle » et le CR34 « Intervention et politiques sociales » est construite autour de l’intervention de trois conférenciers, avec des échanges et débats initiés par deux jeunes chercheur·e·s.

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Présidence

Maurice BLANC est professeur émérite de sociologie à l'université de Strasbourg. Il fait partie de l'Institut d'urbanisme et d'aménagement régional de la faculté des sciences sociales et de l'unité de recherche Sociétés, acteurs, gouvernements, Europe (SAGE - UMR 7363). Membre de l'AISLF, il a fondé en 1992 le comité de recherche « Transactions sociales » et il en est le président honoraire. Il dirige la collection « Sociétés urbaines et rurales » aux éditions Erès (Toulouse).

Maryse BRESSON est professeure de sociologie à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, membre du laboratoire Printemps (UMR 8085 UVSQ-CNRS). Ses travaux portent sur la sociologie de la précarité, des politiques sociales et du travail social. Elle est présidente du Comité de recherche « Intervention et politiques sociales » de l’AISLF.

À venir

Des tensions autour du savoir à l'enjeu de co-construction des politiques publiques

Nathalie BURNAY est docteure en sociologie, membre de l’Institut de recherche IACCHOS. Professeure de sociologie à l’université de Namur et à l’Université catholique de Louvain (Belgique) depuis 2008, elle travaille depuis de nombreuses années sur l’analyse des fins de carrière et du vieillissement au travail, dans une perspective d’ouverture disciplinaire et interdisciplinaire. Elle aborde ces problématiques à partir d’une analyse des politiques sociales, de l’évolution des conditions de travail et des transformations normatives du monde contemporain. Elle est notamment l’auteure de Vieillir au travail (Éditions Les Politiques sociales, 2010). Actuellement, elle codirige (avec Florence Chainiaux) une recherche interdisciplinaire regroupant des chercheurs issus de la sociologie, de la biologie, de la neuropsychiatrie, les mathématiques et l’éthique autour des transformations épigénétiques liées à des facteurs de stress de l’aidant proche dans deux cohortes (Projet SATRAP financé par l’université de Namur). Depuis quelques années, son horizon scientifique s’est ouvert aux questions liées aux transmissions, parcours de vie et temporalités. Sont nés récemment Transmission, mémoire et reconnaissance (Éditions Academic Press Fribourg, 2012) et Parcours sociaux et nouveaux desseins temporels (Éditions Academia, avec Servet Ertul et Jean-Philippe Melchior, 2013). Elle est co-responsable du certificat « Santé mentale en contexte social : multiculturalité et précarité » à l’Université catholique de Louvain, destiné aux professionnels du soin, de l’aide sociale, du monde judiciaire, de la petite enfance, de l’aide à la jeunesse, de l’éducation, du logement social, de l’administration et des collectivités locales, tous confrontés à des situations d’interculturalité, d’exil, de stigmatisation et d’exclusion sociale.

La conférence reviendra sur les moments de friction entre champs, disciplines et acteurs. À partir d’une entrée sur des questions liées au vieillissement, trois figures seront abordées. La première est le Le cheval de Troie. À partir d’une recherche menée à la société des transports publics de Bruxelles, il s’agira de montrer combien la porosité des champs scientifiques et professionnels peut déboucher sur une interpénétration des savoirs. Le second exemple, quant à lui, tentera de mettre en exergue combien le savoir politique peut influer sur la constitution du savoir savant. C’est la figure de l’oracle qui sera mobilisée à cet effet en partant de l’année européenne pour le vieillissement actif et la solidarité entre les générations. Enfin, nous verrons combien l’interpénétration des champs peut également aboutir à une co-construction des savoirs dans un respect et une confiance mutuelle dans une forme d’alliance mutuelle. C’est ici une recherche en collaboration avec l’Université des Ainés qui nous guidera dans nos réflexions.

Les hauts et les bas de la co-construction des politiques publiques

Yves VAILLANCOURT est docteur en science politique. Professeur à l’École de travail social de l’UQAM (Université du Québec à Montréal) de 1976 à 2006, il est professeur émérite depuis 2012. Membre du Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales (LAREPPS) et du CRISES (Centre de recherche sur les innovations sociales), il a été le directeur-fondateur de la revue Nouvelles Pratiques sociales en 1988 et l’a dirigée jusqu’en 2004. Il a fondé le LAREPPS en 1992 et l’a dirigé jusqu’en 2006. Il a été actif dans le comité sur les politiques publiques du Canadian Social Economy HUB à l’Université de Victoria, de 2006 à 2010. Il entretient des contacts étroits avec des chercheurs et des acteurs latino-américains, européens et canadiens-anglais qui s’intéressent aux rapports entre la société civile et l’État dans la démocratisation des politiques publiques, notamment dans le domaine des politiques sociales et du logement social. Il est un membre actif du Groupe d’économie solidaire du Québec (GESQ) avec la responsabilité des échanges avec les réseaux d’ESS en Amérique latine et aux Caraïbes. Il a publié une vingtaine de livres et ouvrages collectifs et plus de 150 articles et chapitres de livres. Au cours des années 2009-2014, il est membre d’une alliance de recherche sur la thématique « Pauvreté invalidante et citoyenneté capacitante » avec le Conseil des Canadiens avec déficiences. Au cours des années 2013-2015, il a participé avec l’IREIS (Institut régional et européen des métiers de l’intervention sociale Rhône Alpes) à un projet de recherche comparatif France-Québec sur « L’intervention sociale ‘hors les murs’ et à domicile dans les champs de la vieillesse, du handicap et de la protection de la jeunesse ». Au cours des dernières années, il a publié divers textes théoriques et empiriques sur la co-construction démocratique des politiques publiques, dont un cahier de recherche du CRISES sorti en décembre 2014 (Note de recherche sur l’apport de l’Économie sociale et solidaire dans la co-construction démocratique des politiques publiques : réflexions ancrées dans des expériences canadiennes, québécoises et latino-américaines) et un chapitre sur « La co-construction des politiques publiques » dans le livre Associations et Action publique dirigé par Jean-Louis Laville et Anne Salmon (Desclée de Brouwer, 2015).

La conférence traitera de la co-construction des politiques publiques, que je présenterai comme l’enjeu principal de la co-construction des savoirs. Repartant d’une distinction déjà faite dans des travaux antérieurs, je réserverai le concept de co-construction pour désigner des formes de coopération entre les acteurs de la société civile et ceux de la société politique dans lesquelles les premiers sont co-décideurs, c’est-à-dire participent à l’élaboration des politiques (et pas seulement à leur mise en œuvre, comme c’est le cas dans la co-production des politiques). Pour illustrer, j’utiliserai quelques études de cas menées dans le domaine des politiques sociales et du logement social. Dans le contexte des politiques d’austérité et de recentralisation qui caractérisent la conjoncture actuelle au Québec et au Canada, la co-construction des politiques est devenue une denrée plus rare.

Discussion, débat et conclusion

Discussion et débat :
  • Baptiste GODRIE, docteur en sociologie, Centre de recherches sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS), Université de Montreal.
  • Laura BEUKER, doctorante, Centre de Recherche et d'Interventions Sociologiques (CRIS), Université de Liège, Belgique.

Conclusion : Maurice BLANC.