Sessions transversales Programme général

Que font les non-humains à la sociologie ?

Mardi 5 juillet, 17h30-19h, université du Québec à Montréal

Le GT01 « Corps, sciences, techniques et sociétés » et le GT20 « Études Animales » organisent une session transversale, structurée autour d’une conférence introductive sur la prise en compte des non-humains par la sociologie. Depuis plusieurs années de nombreux travaux en sociologie cherchent à intégrer le rôle des entités non humaines dans les dynamiques sociales. Ces travaux ont documenté la diversité des relations que les humains entretiennent avec les non-humains, qu’il s’agisse d’objets techniques, biologiques, d’animaux, de végétaux, de Dieux etc. Cette prise en compte des non-humains comme objets de recherche a suscité et suscite encore de nombreux débats sur la compatibilité des épistémès sociologiques « classiques », sur l’opportunité réelle d’un déplacement du regard sociologique sur les non-humains, sur les porosités disciplinaires que ce déplacement pourrait engendrer, ou encore sur la pertinence de la catégorie de « non-humains », du fait notamment de son aspect « fourre-tout ».

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Présidence : Antoine DORÉ

Antoine DORÉ est chargé de recherche à l’INRA. Ses recherches portent sur la gestion et le gouvernement du vivant dans les domaines de l’agriculture et de l’environnement. Après des travaux sur les politiques de la nature relative au retour des loups en France, l’organisation et la gouvernance des risques d’invasions de criquets pèlerins en Afrique de l’Ouest et les dynamiques professionnelles dans les mondes de l’élevage, ses recherches portent désormais sur la transformation des relations entre sciences, industries et élevage dans les activités de sélection et de gestion des ressources génétiques animales.

Table ronde

Sophie HOUDART est anthropologue au CNRS. Membre du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, elle a réalisé plusieurs enquêtes sur le thème de la création et de l’innovation, notamment au Japon. Elle a publié entre autres La Cour des miracles. Ethnologie d’un laboratoire japonais (CNRS Editions, 2008), Kuma Kengo. Une monographie décalée (Ed. Donner Lieu, 2009), L’Universel à vue d’œil. Anthropologie de l’Exposition Internationale japonaise Aichi 2005 (Pétra, 2012). Elle a également co-édité le collectif Humains, non-humains. Comment repeupler les sciences sociales (avec O. Thiery, La Découverte, 2011) ainsi que de nombreux articles consacrés aux pratiques scientifiques et architecturales. En 2011-12, elle a mené une étude sur le grand collisionneur de particules (LHC), au CERN, auprès de ceux, physiciens, ingénieurs, opérateurs, en charge de la maintenance de la machine (Les Incommensurables, Ed. Zones Sensibles, 2015). Depuis l’automne 2012, elle travaille sur le « post-Fukushima » et s’intéresse notamment aux mesures de l’air et des sols menées par les experts et les citoyens.

Céline LAFONTAINE est professeure au département de sociologie de l’université de Montréal. Spécialiste des sciences studies, elle a notamment mené des recherches sur les aspects sociaux, culturels et éthiques des nanotechnologies. Ses derniers travaux portent sur les enjeux relatifs au développement de la médecine régénératrice et de la bioéconomie des cellules souches. Elle s’intéresse plus particulièrement aux aspects matériels et corporels des biotechnologies. Son dernier ouvrage s’intitule Le Corps-Marché. La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie.

Jérôme MICHALON est sociologue, actuellement chercheur post-doctoral au Centre Max Weber (UMR 5283 - CNRS) et au Labex Intelligences des mondes urbains. Son travail s’inscrit dans le cadre d’une sociologie des relations humains/animaux, au croisement de la sociologie des sciences, de la sociologie de la santé, et de la sociologie des professions. Inspirées par la sociologie pragmatique, ses recherches se concentrent sur la requalification des rôles attribués aux animaux dans les sociétés occidentales contemporaines. À travers différents terrains (les espaces d’exhibition des animaux, les refuges de protection animale, le soin par le contact animalier), il s’attache à comprendre comment se construit un nouveau régime de compagnonnage anthropozoologique. Il cherche à tirer les conséquences pratiques du développement de la bienveillance envers les animaux, et de leur personnification. Il a récemment publié Panser avec les animaux. Sociologie du soin par le contact animalier (2014, Presses des Mines ParisTech).